Le Premier ministre albanais Fatos Nano a démenti mardi les propos d'un député de l'opposition l'accusant d'être impliqué dans un trafic d'armes entre l'Albanie et le Kosovo en 1998, a indiqué le porte-parole du gouvernement Aldrin Dalipi."Le Premier ministre a rejeté les accusations et a demandé l'ouverture d'une enquête", a dit M. Dalipi.Le député de l'opposition Nikoll Lesi, rédacteur en chef du quotidien Koha Jone, a présenté lundi au parlement la transcription d'une conversation téléphonique dans laquelle M. Nano aurait évoqué les possibilités d'un trafic d'armes entre l'Albanie et le Kosovo quelques mois avant les bombardements de l'Otan.Cette conversation entre M. Nano et un avocat albanais, Fehmi Abdiu, ancien président de la Cour Constitutionnelle, a été enregistrée, selon M. Lesi, "en 1997 par les services secrets d'un pays occidental dans un hôtel de Tirana".Qualifiant de "spéculations" les accusations de M. Lesi, M. Dalipi a déclaré que M. Nano réclamait "la coopération de toutes les institutions pour faire la lumière sur cette affaire dans l'intérêt de la sécurité nationale et de l'alliance de l'Albanie avec d'autres pays".M. Lesi avait également accusé dans Koha Jone la femme d'affaires Xhoana Nano, épouse du Premier ministre, "de diriger des activités économiques illégales, favorisées et réalisées avec le soutien de son époux".Le journal avait par ailleurs alimenté des rumeurs selon lesquelles Mme Nano qui a vécu à Athènes pendant plusieurs années, entretiendrait des liens avec les services de renseignements grecs.Koha Jone avait aussi accusé le Premier ministre de corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir.Après ces accusations, M. Nano, puis son épouse avaient porté plainte en diffamation contre M. Lesi et la justice albanaise avait demandé la levée de son immunité parlementaire. Mais le parlement a rejeté lundi cette demande.